ou Défense de la basse de viole
contre les entreprises du violon
Œuvres de
Giovanni Benedetto Platti, Benedetto Marcello,
Joseph Bodin de Boismortier, François Francoeur
Avec
Flavio LOSCO, violon
Sibylle SCHUETZ-CARRIERE, violes de gambe
Étienne MANGOT, violoncelle, viole de gambe
Michaëla CHETRITE, clavecin

« Il faut remarquer la notable différence entre l’Harmonie et le Chant : les Italiens recherchent par-dessus tout, l’une, & les François sacrifient tout à l’autre. Les deux Acolytes de Sultan Violon s’appelaient Messire Clavecin & Sire Violoncelle. Il se les était associés pour tempérer son piquant, dont sans eux la pointe se serait trop sentir, semblable au Sel ou à l’Epice. Attaquer la Viole, éclater par-dessus, parler plus haut qu’elle en même temps, lui sauter dessus le corps : Sultan Violon l’aurait fait volontiers. Le violoncelle, qui jusque-là s’est vu misérable cancre & pauvre Diable, maintenant se flatte qu’à la place de la Basse de Viole, il recevra maintes caresses.
La viole qui a si bien les qualités de la Lyre, & encore de meilleures, est mieux convenable à un galant homme que le Violon… »
Voici quelques extraits du pamphlet d’Hubert le Blanc, vieux gentilhomme français sarcastique et excentrique, abbé, juriste et gambiste de son état, qui décrit en 1740, la « guerre musicale » entre le goût italien et le goût à la française, entre le violon, le violoncelle et la viole et enfin entre l’harmonie et le chant !
Ces « cordes folles », réconciliées durant cette soirée, invitent de nouveau à découvrir des trésors méconnus, cachés dans les bibliothèques italiennes et françaises, trios colorés et inventifs, avec basse chantante, de style baroque, galant et concertant.